Pour tester la toxicité de nouvelles molécules ou étudier des interactions cellulaires pathologiques, les organoïdes se multiplient et parfois s’assemblent.
Cet article est extrait de Sciences et Avenir – La Recherche n°898, daté décembre 2021.
Ya-t-il encore des organes qui n’ont pas été reproduits en boîte de Petri ? Cerveau, rein, poumon, cœur, muscle, peau, intestin, thyroïde, testicule, pancréas… Cette liste s’est encore allongée en mars dernier grâce aux tout premiers organoïdes de glandes lacrymales produits par une équipe de l’institut Hubrecht (Pays-Bas). Conçues pour mieux étudier les phénomènes de sécheresse oculaire, ces petites structures cellulaires en 3D ont même sécrété leurs propres larmes !
Preuve parlante de la fidélité de ces mini-modèles, et donc de leur pertinence pour analyser plus finement les interactions cellulaires à l’œuvre dans les organes, et les maladies qui les touchent. Ou pour tester la toxicité de nouvelles molécules. C’est l’objet de Prévitox, un réseau Inserm lancé en 2019 et porté par l’institut NuMeCan (nutrition, métabolisme et cancer) que dirige Bruno Clément, directeur de recherche Inserm en biologie cellulaire à Rennes (Ille-et-Vilaine). Il regroupe près de 35 laboratoires spécialisés dans l’ingénierie des cellules souches, le métabolisme de différents organes ou encore la « bio-impression », l’impression 3D de tissus à partir d’encre cellulaire.